Résidence d'illustration
3 mois à Sarrant (Gers)
2019
genre et travail
Le thème, genre et travail, n’a pas été choisi au hasard et les motivations de ce choix ont largement porté ma réflexion au fil des mois. En effet, le déclencheur fut le travail initié par les enseignantes des deux écoles locales, abordant la question des métiers, du genre et de l’égalité homme/femme. Vaste programme s’il en est, ou plutôt, vaste chantier à en juger par le retour plutôt préoccupé des enseignantes : les stéréotypes ont la peau dure.
Une résidence favorise les ponts, l’illustration aussi ! J’ai donc saisi cette occasion qui m’était offerte d’ouvrir, à ma façon, des fenêtres vers des possibles moins convenus.
J’ai rencontré quatorze femmes et hommes, quatorze métiers, quatorze personnalités, qui ont accepté de me parler de leur parcours, des choix qu’ils ont fait, de leurs outils, de leur expérience liée au genre (c’est quoi cette bonne femme dans un métier d’homme ?!). J’ai senti beaucoup de passion, ce n’est pas si courant et de cela aussi j’avais envie de rendre compte. Bien sûr, ils ne représentaient pas les presque quatre-vingt familles de professions répertoriées, mais ils faisaient corps avec leur métier et j’ai saisi leurs histoires singulières, leurs propos, comme des occasions d’interroger plus largement la relation au travail, aux choix, aux autres.
Juste retour des choses, un projet d'album jeunesse en écho à cette résidence et à la question genre et travail devrait prolonger cette réflexion.
Le travail de résidence a donné lieu à une restitution sous forme d'exposition à la Maison de l'Illustration. Dans cette exposition se croisent illustration, photo et son.
L'expo "C'est mon Job !" circule. Pour vous renseigner ou recevoir le dossier technique, adressez moi un message.
Je savais que ma fille, Lily Blanpain, serait très inspirée par la fresque des outils. J'étais ravie de sa contribution lumineuse !
2018
Gens de Lomagne
Résidence d'illustration
3 mois à Sarrant (Gers)
Je ne connaissais pas les Gens de Lomagne, et pas davantage le Gers. Mais réfléchir à l'aventure que représente une résidence de territoire est suffisamment enthousiasmant pour avoir envie d'aller y voir de plus près. Accueillie au sein de ce village qui compte moins de 300 habitants, avec mon atelier dans La Maison de l'Illustration, j'ai posé mes valises, rapidement à l'aise même s'il a fallut un peu de temps pour savoir quelle forme prendrait la restitution de mon travail. Il y a eu beaucoup de rencontres et d'échanges. Cela me convenait parfaitement. Je traçais mes marques petit à petit (une résidence offre ce luxe du temps) avec l'idée que ma présence au village devait être aussi l'occasion de sensibiliser et impliquer les habitants à cet art de l'illustration. Sarrant est, très officiellement, Village de l'illustration ! et chacun devait se sentir invité à découvrir, voire participer de cet élan. (Chaque été à Sarrant, s'épanouissent Les Estivales de l'Illustration. Des masterclasses réunissant des illustrateurs où se croisent des techniques et des horizons variés. Une grande fête de l'illustration !). Au fil des rencontres, creusant le sillon de mon thème de résidence "Gens de Lomagne", je me suis demandé ce que signifiait "être de quelque part", et j'ai bien sûr posé des questions in situ. C'est finalement une cinquantaine de portraits à l'encre qui ont émergés, et autant d'avis sur cet ancrage au territoire. Je suis, aujourd'hui encore, très surprise du résultat, car cette technique, qui s'est imposée assez naturellement, était loin de m'être familière.
Résidence d'illustration
4 mois à Tours (Indre et Loire)
2016
On peut dire que cette première expérience de résidence a été un véritable coup de foudre... qui dure !
Invitée par l'association Livre Passerelle pour une durée de 4 mois, j'ai d'abord pris la mesure, émerveillée, de l’énergie militante (de ces femmes) à porter les albums jeunesse, le livre, des kilos de livres, dans d’infatigables valises et porter la lecture là où elle n’est pas, tout simplement parce qu’on y croit profondément et qu’on y va.
Pendant ces 4 mois en Touraine, les 2/3 du temps étaient consacrés à la création personnelle. J'y reviens, c'est incroyable de se voir offrir du temps pour dessiner, peindre, écrire, créer ! Le temps restant était consacré aux rencontres, aux interventions, expo. L'occasion de donner à voir le travail d'illustration, de le partager, valoriser des réalisations collectives, etc.
Le public de Livre Passerelle est singulier, et pluriel ! J'avoue avoir été très touchée. Et d'une certaine façon, je n'en suis pas revenue, quand chaque fois que je peux trouver un prétexte, je repars à Tours. Ce qui se passe au cœur de l'association fait sens pour moi. Des attaches particulières existent d'ailleurs, avec l'Atelier Passerelle. Un rendez-vous hebdomadaire d'une heure trente, avec un public adulte pas toujours familier de la langue française. A deux ou trois, on choisi des livres, on se lit des histoires, on s'envole parfois et il se passe toujours quelque chose de merveilleux, de l'ordre du sensible, dans ce coin de bibliothèque de quartier, comme ouvrir des fenêtres.
C'est sans aucun doute ici que j'ai découvert l'infinie richesse et la grande qualité des livres jeunesse.
J'avais aussi très envie que ce temps de résidence soit le lieu de la création d'un album. Miss Ming est née là bas. La proximité géographique avec les éditeurs, HongFei Cultures, a rendu l'expérience encore plus passionnante.
Lecture d'albums sur la moquette ou atelier dessin au pied des immeubles ? Pas la peine de choisir, tout est possible avec Livre Passerelle !